« Il ne veut pas jouer les kamikazes de la modernité, vite fracassés contre ses phares fragiles et qui choisissent souvent, faute d’authenticité picturale, la fuite en avant. Ombres de l’ombre d’un Duchamp, qui cherchent toujours là où il n’y a plus rien, derrière la chute d’eau, et loin du gaz d’éclairage et qui distraient cependant les regards d’avance habitués…
Peut-être un léger dédain du produit fini, du léché, de la dentelle, de la séduction d’apparence.
Un mépris pour le joli, le stable, le rassurant, le statique, l’équilibré, le bien composé, le scolaire, le schématique, le déclamatoire.
Ce n’est pas une peinture pour regard « assis ».
L’espace, désarticulé toujours (nettement ou presque à l’insu de qui veut l’habiter), aimanté et piégé, agit comme chausse-trappe, et oubliette mentale.
Leur regard filtré, oblique, leur séduction vénéneuse et nocturne, leur puissance féline et visuelle, leur nonchalance étudiée, tous ces éléments corrodent l’œuvre et brûlent les éléments épars d’un charme âpre, pervers, comme un mortel poison d’amour traversant tout le paysage. »
Christian Noorbergen